Acheter en bourse

[Aviseur]

Bonjour.

En cette période d'été, les brocantes sont une invitation à voyager en bonne compagnie. Parfois, elles sont aussi l'occasion de découvrir entre le vieux coussin, la lampe d'Aladin et quelques livres quelques objets ferroviaires dignes de convoitises ou d'un sourire (ainsi, j'ai trouvé à Tongres, il y a 10 ans, un vieux tiroir avec la collection complète Märklin Minex, deux transfos, des voies pour 5.000 anciens francs – je n'avais pas d'argent sur moi..., inutile de téléphoner).

C'est également l'occasion de se rôder à la pratique bien nécessaire des achats en bourse à chacun d'entre nous qui fréquentons ces nombreuses bourses de modélisme.

C'est pourquoi je propose d'envisager en deux étapes quelques règles de base concernant d'abord les achats et ensuite la vente dans les bourses.

Il s'agit bien sûr d'un texte martyr qui fait appel à l'expérience de chacun et qui devrait permettre et de préciser tant des usages que des pratiques.
Pour des raisons de longueur de message, j'en retiré la plupart des anecdotes.

Pour bien acheter en bourse.

Avant de définir « bien acheter », il nous faut envisager l'évolution des bourses.

 Si les bourses de modélisme restent un moyen ingénieux et convivial pour un club ou une association de récolter les fonds bien nécessaires au développement ou à la poursuite de ses activités, elles ont perdu un peu de leur caractère bon enfant, bon marché et fraternel lors de la première grande vague de spéculation enclenchée par le service marketing de la firme Märklin (avec comme point d'orgue la première boîte d'un train du Württemberg, époque 1)..


Les bourses proposent aujourd'hui quatre grandes catégories de vendeurs :

1.   Des professionnels du métier (artisans, fabricants, importateurs ou revendeurs)
2.   Des pseudo ou quasi professionnels de la revente (d'anciens spéculateurs également)
3.   Des collectionneurs avertis (membres de clubs, érudits ou passionnés)
4.   Vous et moi et quelques autres, gérant leurs stocks pour mieux transférer. Des successions encore.

Bien acheter est d'abord ne pas se tromper ni de cible ni de produits ni de prix. Votre passage en bourse sera d'autant plus profitable que vous connaîtrez vos catalogues, vos désirs ou besoins ainsi que vos moyens. Cela implique d'abord de savoir pourquoi on s'y rend.

A ce propos, il faut retenir que le vendeur n'est pas spécialement un connaisseur du train (cela peut être un fils, un ami, une épouse ou le tenancier du stand voisin...), ni un mordu de votre époque ou de votre compagnie. Vous connaissez très bien l'historique des P8, mais si vous lui demandez s'il a à vendre une P8 de la DB avec un tender prussien 2'2'T31,5, il risque de faire de gros yeux. Par contre, une locomotive Fleishmann 4165, cela lui dit quelque chose...

Que faut-il d'abord acheter ?

La faillite puis la cession de la firme ROCO est l'occasion de poser le problème de manière concrète.

Si vous êtes un passionné, laissez parler votre cœur. Si vous êtes un collectionneur, tenez-vous en à votre collection. Si vous voulez spéculer, choisissez ce qui est laid ou ne se vend pas (par exemple, une FERRARI brune, si, si, cela a exsité chez une firme italienne).

Ne vous laissez pas avoir par la première vague d'achat après une faillite ou une rumeur, sauf cas extrême. Les prix chutent dans les 9 mois. Par contre, soyez bien attentifs aux reprises de société. Ainsi, les dernières nouveautés ROCO auront de la valeur parce que les stocks restant devront être écoulés avec un autre emballage, le logo n'ayant pas été racheté...   Cela générera des pièces rares.

Une collection homogène et complète a plus de valeur que des pièces séparées. Les collections sont verticales : par marque  (exemple : GIL) ou transversale, par thème (exemple : les wagons de la brasserie Chimay).

Privilégiez les petits artisans ou les petits importateurs. Vous ne savez pas quand vous les reverrez. Les firmes comme SASCHEN MODELL (à la situation fort confuse) ou BRAWA (Héris encore) produisent en (fort) petites quantités.

Quelle bourse choisir ?

Plus une bourse est importante plus est grande l'occasion d'y trouver des revendeurs professionnels. Mais il n'y a pas de petites bourses. Les trésors sont souvent bien cachés ; ils surgissent par surprise.

Cependant, dans notre domaine de passion, il y a un déplacement de certains objets : les pièces rares sont de plus en plus souvent mises en vente aux enchères (attention aux commissions et frais en sus), d'autres revendeurs passent par Ebay, (faire gaffe aux frais de transport, entre autres), ...

N'oublions pas non plus que le type de matériel (échelles, alimentation, marques, ...) est aussi une question de pays. Parfois, cela vaut la peine de se rendre en Allemagne ou en Hollande.

Faut-il y aller accompagner ?

C'est une question de complicité. Vous acheterez mieux en bonne compagnie, mais moins bien en mauvaise compagnie (vive le stress et le petit cadeau pour s'excuser d'avoir fait des folies).

Quelques règles de base :
 
1.   Habillez-vous de manière décontractée
2.   Restez en toute circonstance souriant, poli et modeste. Laissez trainer vos oreilles. (Les vendeurs tuent le temps en bavardant : ils parlent souvent bien trop).
3.   Vous n'êtes pas là pour être l'ami du vendeur, ne lui demandez jamais pourquoi la pièce est à vendre. Mais interrogez-le sur ce que vous cherchez : il y a des caisses sous la table et dans la cave. Il a un ami qui...
4.   Présentez-vous de très bonne heure si vous cherchez une pièce rare.
5.   Présentez-vous en fin d'activité si vous cherchez un prix.
6.   Ayez avec vous de l'argent liquide en suffisance.
7.   Prenez avec vous à sac plastique de grandes surfaces. Faites de suite un premier achat - une bricole –, placez le dans votre sac de plastique et portez votre sac de manière décontractée afin que les vendeurs s'aperçoivent que vous êtes là pour réellement acheter.
8.   Visitez la bourse avec ordre et méthode. Prenez votre temps.
9.   Manipulez délicatement puis remettez les objets à leur place.
10.   Le cas échéant, prenez le risque de passer au-delà de l'objet qui a vos convoitises. Soignez votre expression non-verbale : pas de sourire de triomphe ni de précipitation. Dans le cas d'une pièce qui vous tient à cœur, regarder d'abord attentivement une autre, bon marché et demandez ce que vous désirez réellement par surplus.
11.   Discutez le prix quelques soit le vendeur. Argumentez sur l'état de la boîte ou du polistyrène, très sérieusement - on s'en fout, mais cela fait bon genre dans le milieu - Statistiquement, le vendeur s'attend à une offre de 90% du prix demandé. N'hésitez pas à casser les prix. Insistez en montant lentement, soyez indifférent aux remarques. Tout est à vendre...
12.   Avant de faire votre choix, vérifier deux fois plutôt qu'une qu'il agit bien de l'objet désiré : cohérence des immatriculations, cohérence des boîtes (impossible pour les BR 17 de chez ROCO, célèbre par l'erreur d'impression « DB » qu'aucune machine n'a connue), vérifiez toutes les faces de l'objet, éventuellement son roulement.
13.   Pour le matériel en zamac, vérifiez l'alignement ainsi que l'état intérieure de la carrosserie.
14.   Pour le matériel récent, vérifiez la présence des éléments rapportés ensachés ou non.
15.   Faites un dernier tour avant de quitter, pour ne rien regretter.
16.   Recommencez le mois suivant : c'est en forgeant que l'on devient forgeron, vous aurez plus de chance de trouver le coup de cœur et cela vous donnera un répertoire d'anecdotes savoureuses.

N.B. Certaines bourses proposent des bancs d'essais pour le matériel roulant. Autrement, une pile de 4,5 V peut rendre des services pour le matérielen 2 CC.


Manque de moyens ?

Si une pièce vous intéresse mais que vous n'avez plus assez d'argent sur vous, prenez un accord avec le vendeur. Attention, cela n'est pas toujours possible. Si vous vous sentez obligé de verser un acompte, demandez un reçu détaillé (avec nom et adresse, vérifiez sur place sur que le numéro de GSM du vendeur est bien le bon en l'appelant devant lui).

À ma connaissance, il y a peu d'arnaque dans les bourses Mais les prix ont tendance à augmenter, notamment pour le matériel pratiquement neuf.

Les amateurs de Märklin doivent être attentifs aux versions simplifiées successives du fabricant (Par exemple : DB BR 23 - absences des cercles rouges de la chaudière) et TEE NS CFF - absence des hublots dans la motrice -) ainsi qu'à certains NORTHLANDER  (http://uwacadweb.uwyo.edu/RGodby/trains/diesels/ONRNldrthum.jpg) qui sont des TEE NS CFF repeints.

Enfin, il me semble de bon ton de prendre un verre à la cafétéria avant de s'en aller. Nous sommes là aussi pour le bien du club et de ses membres, non ?

Conclusion.

Voilà quelques considérations trop longues et trop banales.
Toutes les réactions sont les bienvenues et les anecdotes de même.

[Laufbe]

Pas mal!!! on a l'impression de s'y retrouver à un point ou à un autre []

Une observation (pour les vendeurs): ce qui n'a aucun intérêt pour vous en a peut être beaucoup pour quelqu'un d'autre!

[zamateur]

Rien à ajouter.  Voilà un excellent mémo. Merci
Zamateur

[phil]

Bien écrit et bien dit, bonne leçon à retenir. []

[yves GT]

Bernard,
Pour un voyageur de 2è classe, tu devrais pouvoir bénéficier d'un billet de première...[]

[alainp8]

attention que les vendeurs ne s'inspirent pas de ce genre de réflexions,car nous acheteurs,nous pourrions nous faire avoir en fin de compte[][]

[Aviseur]

Citation :Initialment entrer par alainp8

attention que les vendeurs ne s'inspirent pas de ce genre de réflexions,car nous acheteurs,nous pourrions nous faire avoir en fin de compte[][]

C'est une bonne remarque.[]

Mais, n'y a-t-il pas suffisamment de lectures/formation pour les vendeurs ? Ceux qui le désirent sont bien formés. Mais les acheteurs ? Si émotifs, si empressés, souvent bien trop riches... [:0]

Pour ne pas "se faire avoir", il n'y a que 1 règle : savoir se dire à soi "non". Et 4 épices : se fixer des limites, savoir de quoi on parle, savoir ce qu'on veut, être très, mais très patient.

Mais bon, je crois que je vais laisser tomber la deuxième partie de mon message : les conseils aux vendeurs et le marketing des bourses.

[tonycabus]

Bernard,
Le billet de première ne se fera plus attendre longtemps!

Quelle belle analyse!

[Ikar]

Bonjour,

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Les bourses proposent aujourd'hui quatre grandes catégories de vendeurs
Des professionnels du métier (artisans, fabricants, importateurs ou revendeurs)
2. Des pseudo ou quasi professionnels de la revente (d'anciens spéculateurs également)
3. Des collectionneurs avertis (membres de clubs, érudits ou passionnés)
4. Vous et moi et quelques autres, gérant leurs stocks pour mieux transférer. Des successions encore
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Exact tu es dans le vrai.....

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Privilégiez les petits artisans ou les petits importateurs. Vous ne savez pas quand vous les reverrez. Les firmes comme SASCHEN MODELL (à la situation fort confuse) ou BRAWA (Héris encore) produisent en (fort) petites quantités
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Oui à condition d'aimer le materiel allemand,ce qui n'est pas du tout mon cas.
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La faillite puis la cession de la firme ROCO est l'occasion de poser le problème de manière concrète
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La cession de la firme Roco n'est plus à l'ordre du jour puisque une nouvelle société a reprie les rennes,de plus cette nouvelle société me semble trés opiniatre....et c'est tant mieux

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Habillez-vous de manière décontractée
2. Restez en toute circonstance souriant, poli et modeste. Laissez trainer vos oreilles. (Les vendeurs tuent le temps en bavardant : ils parlent souvent bien trop).
3. Vous n'êtes pas là pour être l'ami du vendeur, ne lui demandez jamais pourquoi la pièce est à vendre. Mais interrogez-le sur ce que vous cherchez : il y a des caisses sous la table et dans la cave. Il a un ami qui...
4. Présentez-vous de très bonne heure si vous cherchez une pièce rare.
5. Présentez-vous en fin d'activité si vous cherchez un prix.
6. Ayez avec vous de l'argent liquide en suffisance.
7. Prenez avec vous à sac plastique de grandes surfaces. Faites de suite un premier achat - une bricole –, placez le dans votre sac de plastique et portez votre sac de manière décontractée afin que les vendeurs s'aperçoivent que vous êtes là pour réellement acheter.
8. Visitez la bourse avec ordre et méthode. Prenez votre temps.
9. Manipulez délicatement puis remettez les objets à leur place.
10. Le cas échéant, prenez le risque de passer au-delà de l'objet qui a vos convoitises. Soignez votre expression non-verbale : pas de sourire de triomphe ni de précipitation. Dans le cas d'une pièce qui vous tient à cœur, regarder d'abord attentivement une autre, bon marché et demandez ce que vous désirez réellement par surplus.
11. Discutez le prix quelques soit le vendeur. Argumentez sur l'état de la boîte ou du polistyrène, très sérieusement - on s'en fout, mais cela fait bon genre dans le milieu - Statistiquement, le vendeur s'attend à une offre de 90% du prix demandé. N'hésitez pas à casser les prix. Insistez en montant lentement, soyez indifférent aux remarques. Tout est à vendre...
12. Avant de faire votre choix, vérifier deux fois plutôt qu'une qu'il agit bien de l'objet désiré : cohérence des immatriculations, cohérence des boîtes (impossible pour les BR 17 de chez ROCO, célèbre par l'erreur d'impression « DB » qu'aucune machine n'a connue), vérifiez toutes les faces de l'objet, éventuellement son roulement.
13. Pour le matériel en zamac, vérifiez l'alignement ainsi que l'état intérieure de la carrosserie.
14. Pour le matériel récent, vérifiez la présence des éléments rapportés ensachés ou non.
15. Faites un dernier tour avant de quitter, pour ne rien regretter.
16. Recommencez le mois suivant : c'est en forgeant que l'on devient forgeron, vous aurez plus de chance de trouver le coup de cœur et cela vous donnera un répertoire d'anecdotes savoureuses.
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1=Et pourquoi?

2=Tu sais si un mec me sort 300 euros pour une 20 roco ça va être TRES dur pour moi de rester poli et souriant....

4=Eh oui malheureusement...les premiers arrivés seront les premiers servis []

6/8/9= Franchement d'écrire ça c'est un peu du "foutage de gueule" tu sais nous ne sommes pas des gamins de 8 ans.

7=Uhm,je crois que tu te compliques un peu trop la vie là....

Sinon dans l'ensemble c'est une trés bonne analyse,bravo Aviseurs []


Bye []

[Aviseur]

Bonsoir Ikar,

L'actualité rocambolesque du Standard me rend peu courtois. Je tarde à réagir. J'apprécie beaucoup tes observations. Après réflexion, je vais y répondre, parce que cela me permet d'aller un peu plus loin.

Je me suis permis d'illustrer avec l'un ou l'autre exemple mes propos.
Il y aura peu de « justifications » scientifiques parce que je pense que ce ne sont pas leur place ici. Il faudra bien me faire un peu confiance.

Pourquoi parler d'habillement ?

Parce que dans le cadre d'une négociation, dont le but est le succès, - et l'achat ou la vente sont bien, surtout dans une bourse ou une brocante, d'abord une négociation -, la discrétion est un atout. Or, le vêtement a une fonction de communication (d'introduction) sociale très importante en Europe. Pensons simplement à la question du voile. Avant de dire bonjour, je me montre d'abord. Dans le langage, il y aussi des mots « d'accroche » apparemment inutiles. Cela s'appelle la fonction « phatique ». Par exemple : "Allo"  au téléphone, « Bonjour » ou « Comment ça va ? » ou encore « A+ » sur un sms ou enfin « Rodger » en aviation. Nous pouvons facilement l'étendre aux vêtements ; regarde les casquettes, capuchons ou strings de nos jeunes.
Il y a plus de 30 ans maintenant que les études sur le rôle du vêtement sont bien avancées. La tenue décontractée est « passe-partout ». Elle évite les ennuis de « sale gueule » ou de « gosse de riche »... Or, inconsciemment, nous avons tous des signes distinctifs d'appartenance sinon des galons... bien utile pour (sur)-vivre. A titre d'illustration, des études sur le linge de maison (e.a. « La trame conjugale » de Jean-Paul KAUFMANN) ont été menées avec succès à l'ULB ou encore, des enquêtes sociologiques montrent que plus de 40 % de femmes ont les seins nus sur la plage à la demande de leur mari, qui en sont fiers comme de leur Béhem ou de leur Mercedes ; cela dépend probablement de la forme de seins. (lol)

300€ pour une série 20 chez ROCO ?

Pourquoi se fâcher ? Cela va-t-il changer le cours de la transaction en ta faveur ? Que vont en penser les autres vendeurs ? La première question est : Pourquoi 300€ ? Le vendeur est peut-être incompétent ? Il tente de soutenir une cote ? Il essaie ? Il veut se refaire ? C'est un « acte manqué » pour ne pas la vendre ? Une erreur de ligne sur son listing ? Il a besoin de 300 € ? ... Seul le dialogue respectueux permet d'en sortir gagnant. Il remplit également un rôle important bien utile de formation des vendeurs que tout acheteur remplit plus ou moins inconsciemment. Mais surtout, toutes les études montrent que nous confondons la personne et ses comportements (exemple : tu es fou, tu es méchant, ...) alors que les comportements sont seuls en cause dans 98 % des cas (Tu as fait une chose méchante, ....). Qui a le droit de juger la personne ? De la punir ? En voulant dénoncer une aberration de comportement, nous nous attaquerions, sans le savoir, à une personne, aussi respectable que toi ou  moi. C'est bien ce que font les terroristes, non ?

Que faire ? La réponse devrait venir de la transparence du marché. Mais le marché est « biaiser » comme dans la vraie vie. Etablir un rapport de force ? Etablir un rapport de force dans une salle de bourse est difficile. La table sépare les protagonistes. La pression physqiue est limitée. Il n'existe que deux moyens : soit la pression solidaire des acheteurs et visiteurs, - mais j'y crois peu parce qu'il y a toujours une inversion de valeurs sociales dans les bourses : ce sont les vendeurs qui se solidarisent -, cela s'explique facilement mais pas ici, ce serait encore plus long et barbant,  l'autre technique est de se taire au moins une minute et de regarder le vendeur dans les yeux. Une minute provoquerait déjà une réaction constructive du vendeur Mais elle demande du sang-froid et une maîtrise de soi bien entraînée. En formation dans de bones écoles, les acteurs de théâtre doivent tenir 20'.  Dans les formations de haut-vol à la médiation ou la négociation, ce sont des drills de 30 ou 40'. Un calvaire. Lors de ma première expérience, nous nous serions embarqués dans une grande nuit avec ma co-équipière. Nous avons choisis les regrets aux remords.

Peut-être faut-il garder en mémoire la merveilleuse illustration qu'en a donné Marcel PAGNOL dans « La gloire de mon père », bien rendue au cinéma et disponibles en DVD. Lors de la première installation dans le mas de Provence, le père s'en va avec le fils aîné chez le brocanteur acheter des meubles. Il choisit l'un et l'autre puis en demande le prix. 25 francs exige l'homme de métier. L'instituteur se rebelle, mais il réalise soudain que le marchand a un urgent besoin de ces 25 francs. La question devient : que peut-il avoir pour 25 francs ? La négociation change d'âme et toute la maison sera meublée. La fin est émouvante. Le vendeur désespéré de les satisfaire les rappelle sur la route du retour pour leur donner son dernier trésor : un drapeau, qu'ils refuseront de retourner chercher. ? Be cool, Ikar, tu l'auras bien moins cher ta chère type 20.

Foutage de gueule.

Là, je ne comprends pas. J'aurais pu accepter que tu parles de « truisme » et je t'aurais renvoyé à la nouvelle communication et Yves WINKIN (chez Points) ou aux travaux de l'université amércaine de Palo Alto, parce que répéter le B.AB est nécessaire à la réussite de toute communication ou pédagogie. Mais, ici, il y a plus. D'abord, j'ai travaillé en fonction d'une didactique « one step, a step », soit en quelque sorte pas à pas. En plus, tous les lecteurs ne connaissent pas les bourses. Un tiers des participants d'une bourse importante sont des néophytes, ensuite les modalités de paiement diffèrent de pays en pays : en France, la carte bleue est parfois d'usage, aux USA, les cartes de crédit (l'argent liquide rend soupçonneux) de rigueur, en Angleterre, des chèques peuvent, en théorie, se réaliser sur n'importe quel support : ce sont des billets à ordre. Qui n'a pas connu de problème de chéques ? Ecrire « en suffisance » était une façon discrète de dire que l'on prend sa tirelire avec soi parce qu'ne on sait jamais, mais qu'il ne faut surtout pas la dépenser.

Quant à l'ordre et la méthode, qui ne s'est jamais demandé s'il avait bien fait cette allée-là ? Qui n'a pas recherché où il avait vu ce foutu kit Pola ? Plus de 40 % de nos concitoyens ont des problèmes de spatialisation, de latéralité ou de psychomotricité. Combien n'ai-je pas observé de gens complètement « perdus » dans une brocante ou une bourse ? L'année dernière, j'ai fréquenté deux bourses dont les salles étaient dispersées. A Namur comme à Liège, j'ai vu des gens faire demi-tour avant même les parkings. Nous avons tous besoin de repères.

Enfin, avons-nous conscience que 98% d'entre nous dans l'hémisphère nord, - dont moi - , tournons systématiquemen, sans le savoir, dans le même sens : celui des aiguilles d'une montrer. Réfléchissez aux ovales de train, à vos chemins habituels, regardez les gens dans les grandes surfaces. Or, les bourses posent problèmes : il faut serpenter ou plus difficile, circuler en spirale. Ce que je veux dire : il n'y a aucune honte et  que c'est utile de prendre des points de repères.

Compliquer la vie ?

C'est ce qui disent les cuisiniers aux pâtissiers. Mais toutes les grandes écoles de cuisine dans le monde occidentale commencent aujourd'hui l'apprentissage par l'extrême rigueur de la pâtisserie. Je fus surpris de le découvir à l'hippodrome de Cagnes sur mer avec mon grand-père, il y a plus de 40 ans : quelle relation il y a-t-il entre la distance séparant le cheval vainqueur d'un premier vaincu (le second) et la différence des gains entre eux deux? Une photo finish ? Et cet écart d'une fraction de centimètre, qui rapporte des sommes folles, ne vient pas toujours du hasard, de la chimie ou de la fatalité, il résulte aussi de la rigueur de la préparation : aucun facteur ne doit-être sous-estimer.

Découvrir en fin de bourse au moment de tout réemballer que le gusse qui arrive, ce dernier casse-couille, a un sac, ou non, cela change tout : l'un vaut la peine d'un dernier effort (on fera l'affaire coûte que coûte), l'autre non. Je viens d'acquérir sur le marché de Bruges pour un anniversaire un plat de Delphes des faïenceries de Maastricht, assez rare, avec cette technique-là. C'est celle utilisée au Standard pour les transferts. Jouez la montre mais en faisant savoir que l'on est « à l'achat ». Oui, tu as raison, ce n'est pas sans risque. C'est une excellente technique, crois-moi, comme coupler des achats.

Saschen Modell.

Ce sont des exemples. Je n'ai pas envie de parler des sociétés belges. Il y a des admirations qui se respectent. J'ai indiqué indirectement des pistes aux spéculateurs ou aux collectionneurs. Et puis, il y a là des wagons qui ont roulé sous régime RIV, des châssis intéressants,... In fine, si nous examinons les chiffres de vente de nos locos sur les 45 dernières années, je serais curieux de connaître la proportion de matériel de compagnies allemande, suisse, belge sinon américaine ou autrichienne dans les armoires. On les a bien vendu à quelqu'un toutes ces références Märklin ?

En conclusion,

J'ai voulu écrire « large ». Et donner un coup de main aux maris qui ont des compagnes (adorables) qui chinent ou font les soldes en dépensant par inadvertance en surcout l'argent nécessaire et impératif pour notre prochaine type 51. Et ça, c'est vraiment con.

Merci cher ami de m'avoir obligé à réfléchir encore,

Bye.

PS; Décidément, les rouges nous tapent la honte.

[Gilles Durvaux]

Bernard,

J'apprécie  ta démarche et je partage ton avis sur la confusion que l'on peut avoir entre processus et personnes (tu fais le fou et non tu es fou...).  D'autre part réitérer des consignes n'est jamais superflu (je le fais souvent lorsque j'enseigne...). Ce qu'il manque aussi vraiment à mon sens, c'est la compétence dans le chef des consommateurs de pouvoir "déconstruire" les stratégies de vente et de Marketing.

A+

[bva25j]

Citation :Ce qu'il manque aussi vraiment à mon sens, c'est la compétence dans le chef des consommateurs de pouvoir "déconstruire" les stratégies de vente et de Marketing.

Je suis entièrement d'accord avec toi Gilles, les formations de vente coûtent des sommes astronomiques , ce n'est pas pour rien.

Bravo Aviseur c'est une belle analyse.Merci d'avoir pris le temps de l'insérer sur ce forum.

Benoît

[ricky56]

Bravo pour cette excellente analyse.[:p]

Vrai qu'il suffit de voir les sommes investies en analyses de marketing pour se rendre compte qu'on est manipulés par la publicité...[}:)]

D'ailleurs, quand je vais dans une bourse, j'essaye toujours de ne pas laisser voir qu'une pièce m'intéresse... Je marchande, discute, parfois taille une bavette avec le vendeur... et me retrouve souvent à la fin avec une substantielle réduction du prix... Je l'ai vécu lors d'une expo en France ou j'ai eu un rabais de 10% sur le prix neuf de certaines pièces, et chez un autre vendeur j'ai eu un petit "cadeau" sous la forme d'une pochette d'outils et une palette Lartigue en photodécoupe gratis...

Encore un grand bravo pour ce travail magnifique.

Amicalement,

[Aviseur]

Initialment entrer par Gilles Durvaux

Bernard,

 Ce qu'il manque aussi vraiment à mon sens, c'est la compétence dans le chef des consommateurs de pouvoir "déconstruire" les stratégies de vente et de Marketing.

C'est bien vrai.
Suite à la remarque d'Alainp8, j'avais décidé de ne pas présenter le second volet sur l'art de vendre en bourse. Si j'ai le temps et l'occasion, je pourrais peut-être transformer l'article en analyse de la stratégie commerciale et marketing des sociétés dans le monde du train miniature. Mais je ne sais pas si cela intéressera vraiment quelqu'un, et puis je devrai être un peu plus long, surtout avec des illustrations...

Quid ?

Merci pour tous les mots aimables et amicaux.

A+

[Gilles Durvaux]

Bernard,

Perso, je suis preneur de ce genre de propos, mais il faut voir si les autres colistiers sont d'accord.

A te lire, il me semble que tu es, ou bien spécialisé en communication, ou en pédagogie et didactique (tu cite Palo Alto...). En tous cas, dans une branche des sciences humaines. Qu'en est-il ?

A +