Suite et fin de la construction de l'aiguillage.

La barrette de commande des lames élastiques est tirée d'une plaque en époxy cuivré de 1,6 mm d'épaisseur, donc plus fine que les traverses dont l'épaisseur est de 2 mm. Il faut la percer de 2 trous distants d'une longueur correspondant aux extrémités des lames (une lame collée sur le rail adjacent et l'autre ouverte).
Les pattes sont pliées à angle droit et introduites dans les trous.

Il s'agit maintenant de faire en sorte que la traverse enfilée sur les pattes pliées reste bien collée sous le patin des rails. Personnellement, pour chaque lame, j'enroule un fin fil de cuivre de 0,4 mm de diamètre autour de la patte qui sort du trou et je soude en créant un petit plot de soudure. Je coupe ce qui dépasse et je meule les aspérités. Les pivots ainsi créés doivent jouer librement.

Ici, j'ouvre une parenthèse sur les pivots. Les pattes issues du patin des lames par élimination du champignon ne doivent pas être pliées trop souvent sans quoi elles cassent. Si ça vous arrive, faites comme moi. Je prends un bout de tige ronde en cuivre d'un diamètre de 0,6 mm, je plie une extrémité à 90° et je la soude sur l'extrémité de la lame. Je passe enfin un coup de lime pour éliminer les protubérances.
C'est plus résistant que les pattes pliées d'origine et on peut faire ça avec des aiguillages du commerce dont la barrette serait défectueuse.

Reste encore à confectionner les 2 supports du moteur électrique à l'aide d'une fine bande de laiton de 1 mm de large environ. Elles sont soudées sur les deux longues traverses comme montré sur la photo.

Le moteur est tiré d'un bout de plasticarte, peint en gris et collé sur les 2 supports. L'aiguillage est finalement peint de sorte qu'il est prêt à être posé sur le réseau.
N. B. : j'ai fabriqué l'imitation de moteur "à l'oeil" car je n'ai toujours pas les dimensions.
Cet aiguillage tel qu'il est réalisé n'est pas un aiguillage "proto 87", c'est-à-dire "haute fidélité". Il manque par exemple les tirefonds, mais on peut éventuellement les ajouter par collage. Pour les obtenir, on les prélève sur des chutes de travelage (Roco par exemple) à l'aide d'une lame de cutter bien tranchante.
Il y a longtemps, je m'amusais (façon de parler) à peaufiner les détails mais j'ai fini par déchanter en m'apercevant qu'on ne les remarque guère, surtout à une certaine distance et que ça prenait beaucoup de temps. Il faut faire des photos en "macro" pour les voir réellement.

Pour la petite histoire, voici un aiguillage que j'ai créé il y a plus de 20 ans quand j'étais encore un "compteur de rivets" (relatif) : rails au code 70, traverses en bois, selles en maillechort, tirefonds représentés par des crampons, levier de commande à boule.
Ça fait quelques années que j'ai opté pour le modélisme d'atmosphère cher à Jacques Le Plat, son concepteur et je suis content d'avoir pris cette décision.
Je pense attaquer la bretelle d'entrée de ma grande gare, composée d'un branchement droit et d'une traversée-jonction double d'un angle de 7° et proposée en kit à assembler par Hobby-Ecke. Une superbe pièce à très grand rayon qui permettra aux trains composés de longues voitures de changer de voie sans trop se tortiller.