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Initialment entrer par arnaud v
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Initialment entrer par SebR4
Ces travaux sont l'occasion de comparer les techniques anciennes et nouvelles: pont en voûte hier, pont à tablier en "U" avec post-contrainte aujourd'hui, mais tous deux en béton.
La HLE 18 est en pousse et circule donc à contrevoie. Je suppose que l'autre voie est hors service pour la découpe et l'enlèvement des rembardes en béton (d'où la grue).
Seb
Hello Seb,
Chouette photo, instructive..
Post contrainte 
Précontraint je me souviens(barre mise en traction avant coulage du béton pour maintenir celui-ci en compression permanente même aux fibres inférieures retendues par la charge des convois)... mais post contrainte? Tu nous éclaircis?
A bientôt
Arnaud
Bonjour Arnaud,
Précontrainte et post-contrainte, le but est identique et très bien décrit par toi ci-dessus. La différence, c'est la mise en traction des câbles en acier (torons) avant ou après le coulage du béton [

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Précontrainte:
1/ Mise en tension des torons. Pour cela, il faut accrocher les torons à un bâti (action-réaction, pour mettre quelque chose en tension, il faut le tenir avec autre chose en compression).
2/ Coulage du béton
3/ Transfert de la compression du bâti au béton: les torons sont détachés (coupés) du bâti, le béton est donc mis en compression puisqu'il est adhérent aux torons. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'on joue sur l'élasticité de l'acier pour maintenir une compression permanente (comme un élastique sur lequel on a tiré et qui veut reprendre sa taille initiale).
Vu la nécessité d'avoir un bâti pouvant reprendre de fortes charges, la précontrainte est généralement utilisée en usine et rarement sur chantier. La méthode implique aussi que le tracé des câbles est rectiligne. On fabrique ainsi notamment les hourdis.
Post-contrainte:
1/ Avant coulage du béton, placement de gaines (tuyaux) dans le coffrage, selon un trajet précis qui peut ne pas être rectiligne et qui est conçu pour donner un maximum de compression là où c'est nécessaire (en gros, plus le câble est éloigné de la mi-hauteur de la poutre, plus il y aura de compression). On peut ainsi obtenir des trajets paraboliques,...
2/ Coulage du béton
3/ Insertion des torons dans les gaines et mise en tension des torons. Le principe d'action-réaction n'est plus ici respecté via usage d'un bâti, mais en prenant appui directement sur les bouts de notre poutre (pont,...) en béton qui est donc mise en compression.
4/ Remplissage des vides présents dans la gaine pour éviter la corrosion des torons, avec une matière qui rend le toron +- adhérent ou non à la poutre en béton. Si cette matière s'enlève facilement (j'ai oublié, mais je pense à une sorte de cire), on peut même revenir dans 40 ans et remplacer le toron pour rénover le pont [

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Cette technique est très utilisée sur chantier. Il existe une variante intéressante avec les ponts en caisson: les câbles de post-contrainte ne passent plus dans le béton mais à l'intérieur du caisson. C'est finalement une sorte de pont haubané (viaduc de Millau) dont les câbles sont cachés à l'intérieur du pont!
Les nouveaux tabliers du pont sur le canal à Anderlecht sont d'ailleurs un exemple que je n'avais encore jamais vu: les torons sont dans le tablier, mais ils ressortent pour s'accrocher à de petits mâts qui viendront au-dessus des piles du pont. C'est donc un mélange de pont post-contraint et de pont haubané!
Je veux bien essayer de trouver quelques photos et schémas pour clarifier tout ça... [

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Notons enfin que le terme "précontrainte" est souvent utilisé de manière générique tant pour "précontrainte" que "post-contrainte".
Seb