Quelques nouvelles de l'état d'avancement de mon "très compliqué" réseau.
Je dis très compliqué car je ne recherche pas la facilité étant donné le cahier des charges que je m'étais imposé. Mais, comme tout à une fin, je peux déclarer avec satisfaction que la longue phase d'essais techniques dans le domaine de la gestion tant conventionnelle que digitale de mon réseau en est à sa fin. J'ai obtenu ce que je voulais. Maintenant place à la mise en pratique progressive de mes "raffinements technologiques" pour que ça "roule" et enfin à mon dada, la décoration.
Mes "raffinements technologiques" Ok, le nom est un peu pompeux et je l'utilise par ironie bien sûr. Ils concernent notamment la commande des appareils de voie et signaux aussi bien de façon conventionnelle par interrupteurs et boutons-poussoirs que par commande digitale (touches de régulateur ou ordinateur). Et je précise commande conventionnelle ne passant pas par l'ordinateur via contact et rétrosignalisation, cela aurait été trop facile. Donc, en résumé, si l'ordi est en panne, je peux continuer à exploiter mon réseau comme s'il n'y avait pas d'ordinateur et de logiciel de gestion. Certains diront que je me chatouille pour me faire rire … mais bon … j'aime bien l'informatique mais je ne veux pas en faire mon maître absolu.
Il y a aussi l'affichage de l'adresse des locos sur le réseau, que ce soit en pleine voie ou en gare, système basé sur la technologie développée par Lenz et appelée RailCom qui est, comme chacun sait, la communication bidirectionnelle entre décodeurs et centrale de commande. Et comme je complique tout, j'ai aussi décidé de minimiser les nombre d'écrans d'affichage (pour des raisons de coût évidemment) tout en ayant la possibilité d'afficher simultanément sur 2 (ou plusieurs) écrans d'affichage l'adresse d'une loco, par exemple afficher sur les deux TCO de chaque gare (je crée un TCO de taille réduite par gril d'aiguillages, soit deux par gare en général) l'adresse d'une loco située sur l'une des voies de ladite gare. Je voulais aussi pouvoir rétrosignaler sur les afficheurs respectifs des TCO de 2 gares successives l'adresse d'une loco roulant sur le canton séparant les 2 stations. C'est pratique et nécessaire car il peut y avoir plusieurs mètres entre 2 TCO.
Il y a encore d'autres exigences sur le cahier des charges de mon réseau - je vous en fais grâce pour l'instant - et je vais vous toucher un mot sur les dernières innovations mises au point.
J'ai été heureusement secondé efficacement par mon vieux pote Joseph que beaucoup connaissent et qui n'est pas manchot dans le domaine de la bricole électronique. Je dois reconnaître qu'il a le sens de l'astuce.
Primo, les panneaux techniques (PT en abrégé) destinés à héberger les modules de commande des aiguillages et signaux. Il y en aura un par TCO, donc deux par gare en principe.
Pourquoi fais-je cela ? Simplement pour éviter la salade de câbles sous le réseau, m'éviter de jouer au spéléologue sous mon réseau (je ne suis plus aussi fringant qu'il y a 20 ans) et pouvoir remédier aux défectuosités éventuelles des panneaux techniques assis à mon aise à l'établi. J'essaie d'appliquer cette philosophie autant que possible à toute la technique qui accompagne l'exploitation du réseau. Je peux ainsi déconnecter du réseau les TCO, les PAD (panneaux d'appareillage de détection) ainsi que les PT (panneaux techniques) et les vérifier ou dépanner à l'établi.
Et, comme j'aime la complication, je peux faire de même pour les signaux et leurs moteurs associés en les retirant simplement par le dessus de l'assiette de voie (prototype fonctionnel en cours de finition). Et tant que j'y suis, je me suis dit que ce serait bien que mes moteurs d'aiguillage (qui sont cachés bien entendu) puissent être amovibles et installés par le dessus et non plus par le dessous. Je suis d'accord avec vous, je suis compliqué ! Mais je reparlerai de ça plus tard.
Place aux photos.
Panneau technique (PT) du gril de Stahldorf Ouest (STD Ouest) et son TCO associé.
On voit que le PT est relié au TCO par des gaines de câbles plats de sorte qu'on puisse regrouper et fixer ceux-ci proprement sous le réseau. Du fait que les connexions passent par des connecteurs, les TCO montés sur glissières et les PT (ainsi d'ailleurs que les PAD pour la détection des trains) sont facilement amovibles pour réparation éventuelle. Quant aux câbles, il n'y aura pratiquement que le groupe de gaines dont question ci-dessus entre le PT et le TCO ainsi que les petits câbles plats à 2 ou 3 conducteurs entre le PT et les divers consommateurs (signaux, aiguillages et dételeurs) situés alentour avec, bien sûr, de belles petites étiquettes pour bien s'y retrouver.

PAD (détection d'occupation des voies par consommation de courant) amovible à base de matériel Lenz au-dessus et à base de matériel LTD, nettement plus compact, en dessous au milieu. Eux aussi sont amovibles moyennant débranchement des connecteurs. Les connecteurs que l'on voit ont été ou seront remplacés par des D-SUB 16 ou 25 pôles plus fiables.

L'envers du TCO et ses connecteurs. Le TCO est monté sur glissières et aisément amovible. Les gaines de câbles plats sont très pratiques et la gamme des couleurs intéressantes pour le repérage des liaisons. C'est propre et net.

Les gaines de câbles plats sont déconnectables du TCO et du PT grâce à des connecteurs D-SUB 25 ou 9 pôles. Des étiquettes précises (faciles à faire avec les programmes d'ordinateur modernes) autorisent une bonne clarté dans le câblage.

Il existe plusieurs sortes de connecteurs dûment numérotés et repérés. Inutile de préciser que sans normes bien établies, plans de câblage, étiquettes bien rédigées, etc., on risque de futures déconvenues en cas de panne. C'est du moins mon avis et je m'en trouve bien.
J'ai déjà dû faire face à des pannes du genre court-jus sur la voie ou défaut de détection mais, à deux et munis d'un multimètre avec rallonge, nous avons assez rapidement mis le doigt sur la défectuosité (parfois une "couillonnade) grâce à de bons plans sur lesquels chaque câble est repéré et à la possibilité de déconnecter les panneaux de détection et les reconnecter un à un, permettant ainsi de déterminer rapidement sur quel secteur restreint se situe la panne.

Nous avons pu tester à notre aise le nouveau panneau technique en raccordant provisoirement les sorties à des divers moteurs. Ici, on voit 4 servomoteurs en haut, un moteur à solénoïde à droite et 1 relais à gauche. Ce dernier remplace, pendant les tests, un signal à palettes Viesmann avec moteur à solénoïde. Pour réduire le coût de ces magnifiques signaux mécaniques, je m'en procure maintenant en kit non motorisés, les assemble et les équipe d'un ou deux servomoteurs selon le cas (palettes asservies ou non).
En fait, plusieurs sortes de moteurs sont utilisés sur mon réseau. Pour les aiguillages, anciens moteurs à solénoïde Peco ou Seep et nouveaux servomoteurs. Pour les signaux mécaniques Viesmann, moteurs à solénoïde Viesmann acquis auparavant ou servomoteurs. Pour les dételeurs, anciens dételeurs électromécaniques et dételeurs magnétiques à bascule par servomoteur (plus quelques dételeurs magnétiques statiques aux endroits moins stratégiques). Restent encore quelques signaux lumineux (il y en aura peu) qui ne présentent aucune difficulté à câbler et commander.
Il fallait donc que j'adapte mes commandes en fonction des divers types d'accessoires. C'est chose faite et les essais et mises au point nécessaires sont maintenant terminés (ouf !).
Voilà pourquoi le PT que je présente ici possède plusieurs types d'accessoires. Il a servi de banc d'essai.
La commande en cascade des servosIl y avait un gros hic dont on a parlé dans le long fil relatif aux servomoteurs intitulé "Commande pour aiguillages" initié par Arnaud en nov. 2008 et arrêté en mai 2013. C'était la commande en cascade de plusieurs servomoteurs. En effet, il est possible de commander en même temps plusieurs servomoteurs mais ils ont hélas tous le même comportement ; pas moyen de les régler individuellement, ce qui est regrettable car le réglage individuel est précisément un des grands avantages des servomoteurs. Donc, pas d'itinéraire possible avec un seul bouton de destination comme on peut le faire aisément avec des moteurs à solénoïdes, une décharge capacitive et une matrice à diodes.
Nous avons relevé le défi avec succès et de façon relativement (?) simple, en tout cas avec des composants pas trop onéreux sur base d'un timer 5555 et d'un compteur. C'est simple à dire mais quand même un peu plus compliqué qu'il n'y paraît. L'important est que ça fonctionne. Je sais maintenant que c'est possible sans tomber dans l'usine à gaz.

Voilà le bidule qui permet la commande de plusieurs servos en cascade tout en conservant le réglage individuel de chaque servomoteur. Je l'ai appliqué à une double bretelle de voie de la gare STD Ouest.

La double bretelle est composée d'une part des aiguillages A01 et A03 et d'autre part de A01 et A02. On a A1 et A02 sur la voie 1 et A03 sur la voie 2. On suppose que la première bretelle est en position "voie déviée" et que l'aiguillage A02 est lui aussi en position déviée. Dès lors, si l'on pousse un des 2 boutons-poussoirs noirs sur voie 1 ou voie 2, les 3 servomoteurs se mettront en mouvement simultanément, du moins en apparence, pour remettre les 3 aiguillages en ligne droite. Mais en fait il y a une séquence rapide derrière ce mouvement simultané apparent.
En passant, je signale que l'aiguillage A 09 donnant accès à l'entreprise raccordée est équipé d'un bon vieux moteur Peco à solénoïde, histoire d'utiliser mon stock existant. C'est d'ailleurs pour ça que le PT comporte une décharge capacitive.
Feuilleton à suivre car il y a de la matière (pour ceux que ça intéresse).